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ASSURANCE ANIMALE : Faut-il assurer son animal de compagnie ?

Dr. Sylvain RANSON - February 01st 2019
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La vie est faite de risques dont nous essayons de nous protéger. Et c’est pour cela que l’assurance fait partie de notre quotidien. Votre maison, votre voiture, votre téléphone, votre santé, celle de vos enfants, etc… tout est assuré. Votre tranquillité d’esprit face aux différents risques est à ce prix. Pour votre animal de compagnie, l’assurance santé est aussi question de risques et de couverture de ces risques. Quels sont les modes de vie les plus à risques ? Quelles sont les races les plus exposées ? Quelles formules vous proposent les assurances animales aujourd’hui ? Nous répondons à toutes vos questions !

Plan du dossier 3115

  1. Le mode de vie de votre animal est un facteur essentiel pour les assurances animales
  2. La région que vous habitez joue un rôle important
  3. La race de votre animal de compagnie influe sur les tarifs de l’assurance animale
  4. L’âge peut être une cause de refus des assurances animales
  5. L’assurance animale vous apporte sérénité

Le mode de vie de votre animal est un facteur essentiel pour les assurances animales

Pour vous illustrer les différents risques voici 3 modes de vie possible pour votre animal de compagnie. Vous constaterez que tous ne représentent pas le même niveau d’exposition à des maladies ou accidents.

Le chat vivant en appartement

L’un des profils les plus fréquemment rencontrés est le chat vivant en appartement et n’ayant accès à l’extérieur que par un balcon. Les chats d’appartement pourraient paraître protégés de tout risque, mais détrompez-vous.

Ces chats d’intérieur sont très souvent sujets aux troubles urinaires chroniques. Ils peuvent présenter des cystites et calculs urinaires. Les complications de ces troubles urinaires sont fréquentes. Le traitement est long, souvent à vie, basé sur une alimentation diététique. De possibles chirurgies du tractus urinaire viennent alourdir la gestion de ces cas.

Dès le premier étage, tout chat vivant en appartement peut malheureusement tomber du balcon. La hauteur de la chute est un facteur aggravant mais nous rencontrons, en urgence, des animaux polytraumatisés dès le 1er étage. Les soins sont souvent lourds et intensifs, réalisés en urgence, par des services vétérinaires de garde.

Le chat en maison ou rez-de-jardin

Les chats qui ont accès à un jardin peuvent croiser des congénères et être pris dans des bagarres territoriales. Ces chats d’extérieur sont très souvent présentés en consultation pour des blessures ou des abcès. Le nombre de cas gérés en urgence est important, et occasionne des frais élevés.

Si vous habitez près d’un grand axe routier, le risque d’accident de la voie publique (AVP) est élevé. Les chats ont un comportement exploratoire intense, et qui peut couvrir une zone géographique large. Lors d’un choc avec une voiture, lorsque l’animal survit au traumatisme, les soins peuvent être très lourds, chirurgicaux avec des séquelles importantes.

Il n’est pas rare que des chats qui ont accès à l’extérieur fasse l’objet de malveillance : intoxications, chocs et violences.

Le chien de chenil

Typiquement réservé au chien de chasse ou au chien de ferme, le mode de vie en chenil consiste à laisser le chien en cage, à l’extérieur du foyer.

Si le chien est dans une cage commune avec des congénères, il est exposé aux blessures lors de rixes hiérarchiques. S’il est seul, sa santé est relativement préservée.

Peut-on encore appeler « animal de compagnie », un chien qui vit en dehors du foyer, en cage ou attaché à la corde…?

Laisser vivre son animal, lui autoriser une certaine liberté, implique des risques augmentés. Pour son épanouissement et votre tranquillité, nous vous conseillons de le protéger en l’assurant dès son plus jeune âge.

La région que vous habitez joue un rôle important

De nombreuses maladies ont une répartition géographique marquée. En fonction de votre lieu d’habitation, votre animal pourra être exposé à des maladies typiques de votre région.

La leishmaniose dans le Sud de la France

La leishmaniose est une maladie transmise par le phlébotome, un moustique très actif dans le Sud de la France. Le moustique est le vecteur. Il inocule le parasite sanguin leishmania infantum lors de sa piqûre. les réservoirs du parasites sont les chiens contaminés et d’autres mammifères sauvages. La maladie peut aussi concerner l’homme.

Une fois contaminé, le chien ne pourra plus se débarrasser du parasite et devra subir des soins, à vie. La maladie chronique entraîne une prise en charge lourde et onéreuse, avec des contrôles sanguins réguliers au cours de la vie de l’animal.

Les mesures de prévention contre les phlébotomes sont prises en charge dans certaines formules d’assurance santé.

La leishmaniose est très présente dans les départements de la région Provence Alpes- Côte d’Azur, et de plus en plus dans les départements voisins, dans le quart Sud de la France.

La maladie de Lyme dans l’Est de la France

La maladie de Lyme est transmise par la morsure d’une tique. Le parasite inoculé lors de la morsure est une borrelia, et provoque des symptômes assez frustres comme des arthrite ou des boiteries. Lorsque la maladie n’est pas prise en charge rapidement, le système nerveux central peut être atteint. La maladie de Lyme devient alors chronique et l’animal malade s’expose à des poussées récidivantes.

La prévention passe par une protection contre les tiques.

Le parasite est particulièrement répandu dans les département de l’Est de la France : Alsace et Lorraine, dans les forêts de Bavière.

Si vous habitez dans une région à risques pour l’une de ces deux maladies, nous vous recommandons une assurance santé complète, avec un taux de remboursement à 80% minimum, incluant accidents et maladies.

La race de votre animal de compagnie influe sur les tarifs de l’assurance animale

La génétique de votre animal est un paramètre primordial dans votre prise de décision. Adopter un labrador n’implique pas les mêmes problèmes de santé qu’adopter un bouledogue français. Certaines races présentent en effet des maladies spécifiques et spécifiques, liées à leur génétique ou à leur stature ou leur morphologie. Pour plus d’informations vous pouvez consulter notre article sur le TOP 5 des races de chiens les plus consultées en urgence.

Les maladies des brachycéphales, comme le bouledogue

Les chiens ou chats de races brachycéphales présentent une face aplatie ou le nez écrasé. Chez les chiens, on retrouve le boxer, les bouledogues, le carlin, etc… et chez les chats principalement les persans. Cette morphologie particulière implique des maladies spécifiques à ces races.

Les voies respiratoires supérieures sont nettement modifiées, plus sinueuses, plus étroites. Les maladies les plus souvent constatées sont les anomalies du voile du palais, des sténoses des narines (rétrécissement des orifices nasaux), et pathologie de la trachée.

Souvent ces races ont aussi des yeux globuleux et exorbités, donc plus exposés. Les races brachycéphales sont sujettes aux ulcères de la cornée, défauts lacrymaux (larmes insuffisantes), voire exophtalmiques traumatiques.

L’ensemble de ces maladies s’inscrit dans le syndrome brachycéphale, bien connu des vétérinaires, et donc des assurances animales.

L'Assurance animale et Les chiens de races géantes

Au delà de 40kg, on parle de races géantes. Leur morphologie démesurée cause des problèmes de santé spécifiques.

La croissance de ces races géantes dure en général près de deux ans, contre 9 mois pour les races naines. La croissance osseuse rapide peut être l’occasion de malformation osteo-articulaires comme les dysplasies des articulations (hanche et coude).

Avec un gabarit imposant, les articulations sont soumises à un fort poids et une masse musculaire importante. En vieillissant ces chiens peuvent présenter des douleurs articulaires liées à l’arthrose.

La maladie spécifique des grandes races (au delà de 25kg le plus souvent) est le syndrome dilatation et torsion de l’estomac. Plus les races sont grandes et à l’abdomen levretté, plus le risque est important. La prise en charge de cette pathologie engendre des soins importants et chers, pour un pronostic très réservé.

Assurance animale : Les maladies spécifiques à une race

Parmi les maladies caractéristiques de races, on trouve beaucoup de pathologies cardiaques, qui n’ont été observées que sur ces races.

La cardiopathie du boxer est une maladie du coeur spécifique à cette race, qui peut entraîner des syncopes, fatigue et intolérance à l’effort des le plus jeune âge.

Une maladie cardiaque est aussi décrite chez le doberman, avec les mêmes conséquences. Ces deux pathologies peuvent produire une mort subite de votre animal

Le doberman est aussi spécifiquement sujet à des instabilités vertébrales cervicales dénomées syndrome de Wobler, pouvant engendrer des paralysies et cervicales aiguës.

Les chats ne sont pas en reste… Le chat persan est particulièrement sensible à une maladie rénale appelée poly-kystose rénale. Les chats sacrés de Birmanie sont aussi exposés à cette maladie.

A ce titre, beaucoup de races sont considérées comme plus fragiles par les assurances animales, et peuvent donc subir un « malus » lors de la souscription d’un contrat.

Assurance animale : Les races MDR1

Avec les races dites MDR1, nous descendons au niveau génétique des pathologies spécifiques de races. La mutation du gène MDR1 (MutliDrug Résistance) provoque une résistance à certains médicaments fréquemment utilisés en médecine vétérinaire, ou trop souvent en auto-médication (comme l’Imodium par exemple). En perturbant le mécanisme d’élimination des molécules, cette mutation créée une toxicité neurologique.

Les races concernées sont :

  1. Le colley
  2. Le Berger Australien
  3. Le Shetland
  4. Le Berger Blanc Suisse
  5. Le Bobtail
  6. Le Border Collie

Attention, le problème initial étant génétique, les croisements incluant l’une de ces races peuvent aussi conduire à des chiens MDR1.

Quand vous adoptez un animal de compagnie, faîtes des recherches sur les maladies auxquelles vous serez peut être confrontés. Certaines races subissent une pénalité dans les contrat d’assurance santé.

L’âge peut être une cause de refus des assurances animales

Le principe de l’assurance animale est basé sur une mutualisation des risques et de leur financement. Ainsi, les cotisations des animaux les plus jeunes et en bonne santé sont sensées financer les frais, plus élevés, des animaux plus âgés.

C’est pourquoi, les assurances animales posent une limite d’âge à la souscription. Cette limite comprend un âge au-dessus duquel vous ne pouvez pas assurer votre animal, mais aussi un âge inférieur en dessous duquel cela ne sera pas possible non plus.

La tranche d’âge pour la souscription d’un contrat d’assurance santé pour votre animal de compagnie s’étend de 2 mois à 7 ans le plus souvent.

Certaines assurances animales vous proposent un âge limite à 10 ans. N’oubliez pas de prendre en compte la liste des exclusions dans ces contrats, car plus votre animal est âgé, plus les exclusions sont nombreuses en général. Faire assurer son animal de compagnie âgé de plus de 10 ans est aujourd’hui impossible.

Pour minimiser les excusions et vous assurer une bonne couverture, nous vous conseillons de souscrire une assurance santé pour votre animal avant l’âge de 2 ans.

L’assurance animale vous apporte la sérénité

Assurer son animal est la garantie pour votre animal de pouvoir bénéficier des soins adaptés sans se soucier de leur financement. On se sait jamais ce que la vie réserve à votre compagnon à 4 pattes. La seule chose que nous pouvons vous garantir c’est qu’une prise en charge en urgence représente un coût, parfois très élevé. Ce sont des frais imprévisibles qui peuvent être difficile à assumer en dernière minute. Une bonne couverture par une assurance santé vous apportera la sérénité.

Une fois que vous aurez fait le tour des différents paramètres à prendre en compte dans votre réflexion, vous pourrez comparer les différentes offres du marché. Pour vous aider dans cette démarche, consultez notre dossierAssurance Animale : quelle est la meilleure assurance santé en 2019 ?

Si vous arrivez à la conclusion que votre animal n’est pas exposé à de trop grand risques, vous avez aussi la possibilité de provisionner une somme d’argent, tous les mois, destinée uniquement à financer les éventuel coups durs et urgences vétérinaires. Dans le meilleur des cas, si votre animal passe une vie tranquille, cet argent sera disponible pour d’autre projet.

De notre avis, l’assurance animale est un confort pour vous et votre animal, et il nous paraît difficile de vous en passer. Votre animal fait partie de votre famille. Votre santé et celle de vos enfants sont couvertes par une assurance ou une mutuelle… celle de votre animal doit aussi l’être !

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